
#CAPA#02: La méditation en action
Patrice: Salut Caro
Caroline: Salut Patrice.
Patrice: Est-ce que tu peux me dire aujourd’hui ce que tu penses de la méditation?
Caroline: En fait moi ce que je voudrais raconter c’est que la méditation on en entend partout, tout plein de genres. Et moi ce que j’ai retenu de la méditation en général c’est que ça se pratiquait les yeux fermés à l’intérieur de soi-même.
Patrice: Ouais.
Caroline: Où en fait je dois écouter mes émotions, mes sensations et j’ai des pensées et des images et il ne faut pas que je m’y attache, il ne faut pas que je les juge et je les laisse défiler.
Patrice: Ouais.
Caroline: Sauf qu’aujourd’hui la méditation je la vis dans le partage avec les uns et les autres parce que j’avais compris qu’en vivant ma méditation toute seule les yeux fermés et bien j’étais toujours encore toute seule dans mon propre monde avec mes propres pensées et mes propres émotions. Mais qu’après quand quelqu’un me demandait: « T’as vécu quoi dans ta méditation? », c’était hyper compliqué pour moi de mettre des mots dessus.
Patrice: Ouais c’est vrai ça.
Caroline: Et j’avais l’impression en fait que ça appartenait à mon monde intérieur et que je ne pouvais pas le partager avec l’extérieur. Alors que quand je méditais, je me sentais super détendue. Mais dès que je devais en parler avec les autres, j’étais tout de suite beaucoup plus tendue.
Patrice: Ouais.
Caroline: Donc je me suis dit, autant conserver cet état cool et naturel qui pour moi, en fait l’état méditatif, est juste notre état le plus naturel qui soit et de le partager les uns avec les autres. Donc de partager mon état naturel avec quelqu’un en face qui partage son état naturel et voir ce qui se passe dans l’instant.
Patrice: Et oui c’est pour ça qu’on a fait l’expérience d’être à Bali et puis de partager ça avec des gens qu’on rencontre ici.
Caroline: Bah oui parce qu’à Paris on savait bien que les gens étaient pris par des considérations du quotidien et soit ils n’avaient pas le temps, soit ils ne prenaient pas le temps de partager de nouvelles choses comme notre manière de méditer par exemple. Et méditer et être présent avec quelqu’un et bien ça nous ramenait tout de suite à remettre en question beaucoup de nos croyances.
Patrice: Exactement et ce qui est bien là c’est que tu as médité avec quelqu’un, j’ai écouté parce que j’étais présent avec vous. Et ce qui était intéressant c’est qu’il a pu partager ce qu’il vivait parce qu’il était en vacances.
Caroline: Oui parce qu’il me disait que quand il est en vacances, il est vachement cool mais quand il est chez lui dans son travail, il est pris dans une forme de chaos qui fait qu’il ne prend pas forcément le temps, qu’il reste dans une zone de confort qui est plus simple pour lui. Alors que là de discuter avec moi c’était s’ouvrir et prendre du temps pour justement se remettre en question.
Patrice: D’ailleurs dans notre interaction et votre échange il nous a dit qu’il pratiquait le bouddhisme. Et on voulait voir justement si sa pratique était beaucoup plus intéressante que la notre, sachant que nous on méditait simplement. Et donc c’était de voir si lui il avait des questions et des réponses sur ce qu’on vivait ou si au contraire c’est nous qui allions lui donner des réponses à ses questions.
Caroline: T’as super raison parce lui comme tu dis, il avait pratiqué le bouddhisme donc il méditait. C’était super simple pour lui de faire le calme et d’être présent avec moi. Par contre c’était la première fois qu’il partageait une méditation avec quelqu’un les yeux ouverts. Donc moi je le regardais dans les yeux et lui il focalisait sur une partie de mon visage pour pouvoir laisser passer ses pensées.
Patrice: Et donc tu ressentais plus ou moins sa présence alors?
Caroline: Ouais, y a des moments où je le trouvais très naturel, où je ressentais qu’il était très calme et c’était naturel. Je lui ai demandé si sa perception changeait. Il m’a dit que non. Alors que moi ma perception de lui avait changé. À chaque moment je voyais ses yeux qui bougeaient, je ressentais son coeur qui pouvait battre un peu plus vite ou moins vite. Je ressentais si il était détendu ou un peu plus tendu. Et lui me disait que non y avait rien qui changeait. Donc du coup je lui ai dit: « C’est intéressant parce que je te regarde, t’es pas un bout de bois, t’es un humain et t’es vivant et que moi-même je suis vivante. Et à partir du moment où on est vivant on bouge en permanence, on change en permanence. »
Patrice: Bah oui.
Caroline: Donc moi je lui ai dit que je voyais des changements en permanence sur son visage et de ce que je ressentais de lui.
Patrice: Ouais.
Caroline: Et donc à partir de ce moment là on a recommencé à méditer.
Patrice: Là il recevait ce que tu racontais pour qu’il puisse ressentir ce que tu vivais avec ta présence naturellement?
Caroline: Complètement et après du coup je lui ai demandé de me partager ce qu’il ressentait et au début il n’osait pas trop. Il m’a dit: « Non je ne sais pas parce que je ne sais pas si c’est vrai, je ne sais pas ce que j’ai vraiment vécu. » Et je lui ai simplement dit de mettre des mots sur ce qu’il avait vécu sans chercher un résultat ou quoi ou qu’est-ce.
Patrice: Ouais.
Caroline: Il n’arrivait pas à exprimer ce qu’il avait vu ou ressenti à l’intérieur de lui-même. Pourtant c’est quelqu’un qui s’exerce à la méditation depuis très longtemps et lui-même n’avait jamais pu exprimer ce qu’il avait vécu quand il méditait.
Patrice: Qu’est-ce que tu lui as transmis pendant cet échange?
Caroline: Qu’on était des miroirs l’un pour l’autre.
Patrice: Ouais.
Caroline: À un moment il m’a dit qu’au début il me sentait dans une insécurité, il me sentait tendue. Et donc c’était super qu’il me dise ça parce que moi je savais que j’étais habituée à vivre ça et que je le sentais tendu aussi. Et finalement c’est ce qu’il m’avait renvoyé de sa tension que moi j’avais vécu. Vu qu’on était à nu l’un face à l’autre en se regardant et bien moi je pouvais ressentir son stress directement. Et lui a ressenti le mien comme moi j’ai ressenti le sien.
Patrice: D’accord.
Caroline: Et après je lui ai dit, vu que je ressentais son stress plus ça allait plus je respirais, plus je me détendais pour être plus calme. Et lui s’est bien rendu compte que plus j’étais calme, plus il était calme.
Patrice: Oui ce qui est bien c’est que quand il a trouvé son calme toi tu étais déjà dans le tien et tu as pu parler par exemple.
Caroline: Voilà. Et lui même s’est rendu compte qu’en fait ce qu’il me renvoyait je le recevais et ce que je lui renvoyais il le recevait. Ça veut dire que dans l’instant on était relié l’un et l’autre et qu’on avait un impact l’un sur l’autre.
Patrice: Et donc vous partagiez à ce moment là la même réalité?
Caroline: On partageait le même monde et la même réalité à ce moment là.
Patrice: C’est sympa. Et qu’est-ce qu’il a ressenti. Il t’a expliqué un peu ce qu’il a vécu?
Caroline: Il m’a dit qu’au début il était moins à l’aise et qu’au fur et à mesure il était à l’aise. C’est à dire que 20 minutes plus tôt on se regardait dans les yeux mais il détournait le regard. Et je lui ai dit: « Vu que ça fait 20 minutes qu’on le fait et qu’on se regarde et bien maintenant c’est naturel de se regarder dans les yeux, limite ça ne serait plus naturel si un de nous deux détournait le regard. »
Patrice: C’est vrai.
Caroline: Et après il m’a dit: « Mais alors comment je peux pratiquer ça dans la vie de tous les jours parce qu’on ne prend pas forcément 5 minutes avec quelqu’un en lui disant tiens on va s’asseoir l’un en face de l’autre, on va se regarder, on va méditer. » Je lui ai dit: « C’est tout simple en fait. Tu vois vu qu’on se regarde dans les yeux et qu’on est honnête, présent et naturel l’un avec l’autre, tout ce que je te dis finalement tu ne peux pas dire un non définitif. T’es obligé de m’accueillir parce que je suis présente avec toi, je suis à l’écoute avec toi et je parle avec mon coeur. Et comme moi en retour je ne peux pas te dire non ou te rejeter ou esquiver parce que t’es présent avec ton coeur, tu prends du temps pour être avec moi, tu m’écoutes sincèrement et t’es naturel. Donc forcément on a un échange fluide. En fait y a un truc qui marche à 1000% et qui est universel c’est le langage du coeur. Et c’est en nous tous. »
Patrice: Ouais c’est vrai.
Caroline: Par exemple, c’est comme un film. Titanic la plupart des gens qui le voient parce qu’il y a une belle histoire d’amour et c’est un truc qui nous parle à tous et bien ça va tous nous toucher d’une manière ou d’une autre. Ou Game of Thrones, tout le monde a regardé Game of Thrones, ça touchait tout le monde, tout le monde en parlait parce que c’était universel.
Patrice: Ouais.
Caroline: Bah le langage du coeur pareil, il est universel. Donc si on se parle les uns les autres et si on communique en se regardant, en étant pleinement présent, rien que le fait que l’autre soit présent à moi, qu’il me regarde et qu’il me donne son attention dans l’instant ça touche mon coeur. Et du coup je ne peux qu’accueillir ce que la personne me raconte.
Patrice: Oui tu reçois exactement ce qu’il te transmet.
Caroline: C’est ça.
Patrice: Et toi tu me partages justement ce qui t’a touchée.
Caroline: Moi même je l’ai expérimenté. Quand je parle avec quelqu’un avec mon coeur et que je regarde la personne pleinement dans les yeux et que je suis pleinement présente avec elle et bien j’ai toujours des échanges fluides et dans l’amour.
Patrice: Ça c’est vrai. C’est cool. Et après cet échange vous avez discuté un peu?
Caroline: Il m’a dit que c’était intéressant parce qu’il avait entendu beaucoup de gens dans des religions ou dans la spiritualité qui avaient pratiqué la méditation et il n’avait jamais entendu des choses comme nous on le vivait.
Patrice: Et il t’a exprimé ce qu’il ressentait par rapport à ce qu’il a dit?
Caroline: Il m’a dit que c’était intéressant, naturel et fluide de m’entendre et qu’il voyait que je n’appartenait à aucun courant et que j’avais rajouté ma touche à ce que je vivais. Finalement c’était quelque chose où moi j’étais honnête et authentique et qu’il n’y avait pas de croyance derrière. Ce qui était le plus important pour moi à l’origine c’était d’être heureuse et d’être moi-même authentique et sincère. Et que même si j’avais utilisé plein d’outils finalement ces outils si je les avais utilisés c’était une partie de moi.
Patrice: C’est bien parce que grâce à cette expérience il s’est remis en question, il a remis en cause sa pensée par rapport à sa pratique du bouddhisme.
Caroline: Et justement quand on parlait du bouddhisme, il m’expliquait qu’il y avait des choses qu’il avait utilisé et qu’il les avait vécues en lui et après c’était devenu naturel. Je lui ai dit: « Tu n’es même plus obligé de dire que c’était le bouddhisme tu peux dire que c’est ta propre méthode. »
Patrice: Bah oui c’est dans un simple échange qu’on comprend ce qu’on vit en vrai.
Caroline: Et du coup il m’a dit: « C’est trop bien là on est entrain de partager le même monde. » Et il m’a dit que c’était super rare que les uns et les autres on partage le même monde. Et plus on partagera comme ça de manière naturelle en se regardant, en étant présent et dans l’amour sans jugement les uns avec les autres, plus on pourra partager tous le même monde et là on commencera à vivre des choses incroyables.
Patrice: C’est vrai. D’ailleurs nous deux c’est comme ça qu’on a commencé aussi. Au moins on reste naturel et on dit ce qu’on a vécu.
Caroline: C’est vrai. Quand je t’ai rencontré moi je méditais beaucoup de mon côté toute seule à ma manière. Et c’est vrai qu’au début toi tu parlais et moi j’avais du mal à te raconter tout ce qui se passait dans ma tête et dans mon coeur.
Patrice: Ouais c’est vrai.
Caroline: Plus je partageais, plus j’arrivais à m’ouvrir et plus j’arrivais à partager ce que je vivais en moi. Et toi comment s’était passée ta première méditation que t’avais partagée avec quelqu’un?
Patrice: C’est simplement que moi dans la méditation j’avais compris que la plupart des gens voulaient ressentir ce qu’ils vivaient. Et moi ça ne m’intéressait pas ça m’ennuyait déjà. Je préférais regarder ce qui se passe. Et ma première méditation s’est faite avec une personne qui pratiquait déjà le yoga et la méditation zen. Et là elle me dit: « Bon et bien écoute je vais te guider, tu vas te relâcher et te détendre comme ça. » Moi je lui dis ok. J’avais envie d’expérimenter ça sauf que naturellement je n’avais pas envie de fermer les yeux. Donc pendant qu’elle me racontait son histoire, elle avait fermé les yeux et moi je les ai laissés ouverts. Et d’un coup ma perception avait commencé à changer.
Caroline: Tu voyais quoi par exemple?
Patrice: Différentes formes. C’est à dire que son apparence avait changé mais je savais que c’était elle. Et c’était la première fois que je voyais différentes formes changer par rapport à l’apparence normale de ce que je pouvais vivre. Est-ce que c’est réel ou pas réel? Et je me suis dit bah oui puisque ma perception était naturelle et je voulais la comprendre.
Caroline: Alors est-ce que tu peux pour donner des détails, dire quels genres de formes tu avais pu voir?
Patrice: En fait chaque forme que je voyais je savais que je la connaissais. Si j’avais pu voir ces formes là c’est qu’elles m’appartenaient. Donc je les ai associées directement au fait que « Tiens ça me rappelle un moment passé! » par exemple. Et donc de lui dire: « On avait cette forme est-ce que ça te parle ou pas? » Et elle me disait: « Oui ça me parle mais je ne l’ai pas vécu comme toi mais c’est intéressant ce que tu viens de me dire. » Au moins elle réceptionnait et je me disais que c’était cool que je n’avais pas l’air perché par rapport à ce que je venais de vivre. Parce qu’elle me réceptionnait et elle disait: « Oui oui j’ai déjà vécu ça avec quelqu’un. » C’est cool. Ça me permettait au moi de me dire que c’était naturel et puis de voir que ces formes là avaient une signification.
Caroline: C’est comme au début quand je t’ai rencontré et que tu m’as proposé de méditer les yeux ouverts pour la première fois. Et je voyais ton visage complètement changer. Je voyais des ombres, je voyais un vieil homme même si c’était toi les formes étaient complètement différentes.
Patrice: Ouais et je voulais vivre des choses par rapport à ce que je ressentais de toi et voir comment tu m’accueillais par rapport à ça. Effectivement tu te rappelles on avait médité et je te disais juste sois détente, relaxe, c’est juste une discussion normale, y a pas de méditation où on met des bougies, de l’encens ou quoi que ce soit. Restons simples, assis et on discute. Juste je te regarde et forcément j’accueille ce que tu vis. Et je pouvais ressentir des émotions que tu vivais intérieurement et que moi je pouvais exprimer en parlant pour voir si ce que tu vivais de l’intérieur était vraiment ça ou pas.
Caroline: C’était la première fois que quelqu’un me disait pleinement sans même me connaître ce que je vivais émotionnellement à l’intérieur. Puisque tu étais tellement présent et qu’on était tellement présent l’un à l’autre, on était dans la même réalité et y avait pas de filtre. Là tu pouvais tout me dire et je ne pouvais pas dire autre chose parce que c’était la vérité.
Patrice: Oui et merci d’avoir réceptionné parce que les expériences que j’ai pu vivre avec d’autres personnes, il y avait toujours une forme de mental qui bloquait ce qu’ils ressentaient intérieurement. C’était un peu difficile de vivre ça au départ parce que je pouvais moi-même me remettre en question mais je savais que ce que je vivais était ma propre perception et que c’était réel pour moi. Donc au fur et à mesure c’était aussi de comprendre finalement ce que chacun avait pu ressentir de moi et d’accueillir ce qu’ils me disaient. Et forcément avec toi c’était beaucoup plus sympa parce que tu réceptionnais tout ce que je vivais.
Caroline: En même temps c’était tellement incroyable, je découvrais un nouveau monde. Je ne savais même pas que ce monde là existait et qui est naturel et réel en chacun de nous-même. C’est à dire que je ne pensais même pas que je pouvais percevoir une fois dans ma vie autre chose que ce que je percevais normalement.
Patrice: Pour moi c’est simplement nos sens. Au fur et à mesure on a pu comprendre que nos sens étaient beaucoup plus simples à vivre que ce qu’on pensait. Finalement il fallait juste accepter que tout avait été simple et ça je l’avais compris.
Caroline: Et si aujourd’hui tu devais expliquer simplement. Quand on regarde quelqu’un dans les yeux et que notre perception change, qu’est-ce que ça veut dire?
Patrice: Bah déjà ça veut dire qu’on est au plus près de la vérité de ce qu’on vit. Parce que lorsque ma perception change naturellement je sais qu’elle est naturelle. Donc tout ce qui est naturel est déjà plus vrai que ce qui n’était pas naturel. Ce qui fait que maintenant je n’ai plus besoin de penser et que je vois ça naturellement.
Caroline: Quand tu parlais de la première fois où tu as médité avec cette personne tu voyais des formes qui te ramenait à des mémoires passées.
Patrice: Oui c’est ça.
Caroline: Alors aujourd’hui qu’est-ce que c’est toutes ces formes qui défilent devant nos yeux et qui peuvent changer et prendre d’autres aspects? Qui peuvent nous ramener à une mémoire passée, à une mémoire future, à une mémoire de je ne sais où, d’un autre pays, d’un autre temps ou quoi ou qu’est-ce.
Patrice: En fait ce que tu dis est vrai. C’est à dire qu’au départ j’ai pu penser que c’était des mémoires liées au karma parce qu’on me disait que le karma existait. Bon et bien j’avais associé ça avec le karma. Une pensée lointaine qui ne date pas de cette réalité, elle me faisait vivre en fait dans mon imaginaire des vieilles mémoires. Mais en même temps elles existaient dans les formes présentes.
Caroline: Et aujourd’hui en fait c’est quoi?
Patrice: Aujourd’hui ce n’est plus le karma parce que j’ai décidé que le karma n’existait plus. Pour moi le karma c’était une connerie, une illusion.
Caroline: Je vais ramener ça au simple. C’est à dire que quand on se regarde les uns et les autres qu’on est vraiment présent juste à l’échange qui se vit dans l’instant et bien on peut faire vivre toute notre conscience. Tout ce qu’on est en fait. C’est à dire que tout avait été à l’intérieur de nous. Et quand on se regarde et qu’on est présent l’un à l’autre, chaque pensée se matérialise dans l’instant. Donc ça peut être des pensées qui sont liées au futur, des pensées qui sont liées au passé, des pensées qui sont liées au présent. Puisqu’en nous-même, dans toute notre conscience, on avait eu toutes les pensées possibles. Et c’est juste que si je te regarde et que je pense par exemple à quelque chose de lumineux, si je pense au soleil et bien tout de suite je vais te voir beaucoup plus lumineux.
Patrice: Exact. C’est vrai que là je t’ai parlé d’une mémoire passée et tu expliques avec tes mots et c’est intéressant parce que ça rejoint exactement ce que je vis et tant mieux. Et on vit la même réalité et on est pleinement présent en le disant. Moi de mon côté j’ai expérimenté et je t’en ai parlé et puis on l’a vécu, des mémoires futures genre qui n’existent pas dans cette réalité présente et qu’elles n’ont jamais existé. Et donc je les avais associées à un futur, à des millions d’années lumière d’ici, puisque je voyais complètement une personne en pleine lumière mais je ne la distinguais plus avec ses formes physiques. Et là j’avais envie de savoir ce que vivait la personne parce que c’était ce qu’elle me renvoyait. La personne en face pouvait me dire: « Attends, wouah, je viens de me réveiller. Qu’est-ce qu’il se passe? Je ne sais plus où je suis. » Non restons présents. Y avait une projection dans la pensée et la conscience alors que dans mon présent la forme existait.
Caroline: Par exemple si tu voyais cette personne en toute lumière, dans ta pensée, en même temps que tu voyais ça, tu te disais: « Wouah cette personne c’est bien la personne que j’ai en face de moi mais c’est elle dans le futur très lointain. »
Patrice: Mais qui était déjà une mémoire future passée puisque j’aurais pas pu la revivre dans mon présent. Finalement méditer pour moi c’est ça. C’est de vivre notre présence à chaque instant sans rien penser derrière. Et tout ce qu’on pense dans le présent existe pleinement et donc on est la meilleure version de nous-même. Je suis ni dans le passé, ni dans le futur. Pour autant il y a eu une multitude de choses qui ont pu exister. Et moi je matérialise ça naturellement parce que je suis présent.
Caroline: Oui finalement on avait beaucoup entendu dire que nos pensées créaient notre monde, qu’on était tous reliés les uns et les autres, que nos coeurs étaient reliés, que nos pensées étaient reliées, qu’il y avait un effet papillon « si je pense quelque chose à Paris et bien il y a peut-être quelqu’un au Japon qui va le vivre ». Alors moi j’y croyais sauf que je ne l’avais jamais expérimenté. Et juste en se regardant comme ça, en étant présent l’un à l’autre, là j’ai compris et j’ai vécu que toutes mes pensées étaient matérialisées à chaque instant alors que j’en avais pas forcément conscience. C’est à dire que moi ce qui m’avait même surprise et là où j’ai pris conscience de moi-même, que j’ai vécu ma responsabilité face à moi-même et face à toute mon humanité c’est par exemple un moment où j’ai pu te regarder et avoir une pensée négative, être énervée envers toi dans l’instant et que là je t’ai vu pleurer ou ressentir quelque chose pas bien. Et tu m’as dit: « Mais Caro pourquoi tu m’as envoyé ça? » Et à ce moment là j’ai compris qu’à chaque fois que j’avais une pensée négative ou à chaque fois que j’avais une émotion qui envoyait quelque chose d’intense et pas sympa et bien tout le monde le ressentait même si ils n’en avaient pas conscience. Et qu’on passait notre vie à s’envoyer des choses sans même en avoir conscience et pourtant c’était réel et ça nous impactait tous.
Patrice: Bah la méditation c’est ça en vrai. Nous on la vit dans notre réalité en pleine conscience. On le partage naturellement avec notre langage du coeur. Et on peut tout vivre dedans.
Caroline: Et si je ne l’avais pas partagé avec toi ou avec d’autres gens je n’aurais jamais eu conscience que j’étais reliée à tout le monde et que je faisais partie d’un monde commun. En méditant je savais comment je pouvais m’impacter moi-même en ayant des pensées négatives, en ayant des émotions. Je savais que je pouvais impacter mon corps. Je savais que je pouvais impacter mon esprit. Mais je ne vivais pas que je pouvais impacter le corps ou l’esprit de quelqu’un d’autre.
Patrice: Oui et c’est pour ça qu’on a tout expérimenté pour le partager aujourd’hui. Comme ça on vit tous les deux la même réalité et on la partage avec tout le monde. Parce que dans l’expérience qu’on a vécu, on l’a expérimentée aussi pour ne plus se séparer des autres.
Caroline: Et surtout que cet état n’est pas un état de conscience modifiée, n’est pas un état hypnotique. Regarder quelqu’un dans les yeux c’est naturel. Et c’est juste notre état le plus naturel qui existe. Et c’est là où on vit pleinement nos sens. On vit pleinement notre vue, notre perception. On vit pleinement notre ouïe. On entend beaucoup plus ce qui se passe à l’extérieur alors qu’on avait peut-être jamais entendu qui se passait à l’extérieur. On ressent beaucoup plus notre corps. On vit nos émotions. On les ressent de l’intérieur et on les exprime. Pleurer et rire devient une évidence. On ne se camoufle pas. Quand on se regarde et qu’on est présent avec l’autre et qu’on ne s’esquive pas et qu’on esquive pas l’autre et bien là on est pleinement présent et tous nos sens prennent sens.
Patrice: Voilà comment nous on médite pour enlever tous les concepts qu’on connaît ou que les gens connaissent et pour ne pas s’éparpiller vers plein de croyances différentes. Parce que la médiation avait simplement été un raisonnement clair dans nos pensées. Il fallait simplement les exprimer avec notre coeur.
Caroline: Et le fait de le partager et de l’exprimer avec quelqu’un ça permet de ne plus être dans des zones de doute tout seul.
Patrice: Voilà.
Caroline: Parce que tout seul on allait vite et ensemble on allait plus loin.
Patrice: Est-ce que dans l’expérience que tu as vécu tu as autre chose à exprimer?
Caroline: Juste ce que j’ai à exprimer c’est que tout ce que je vis dans ces expériences là…
Patrice: Devienne le plus naturel possible avec les uns et les autres.
Caroline: Et qu’à chaque fois qu’on a pu échanger et partager comme ça avec des gens ça a toujours été reçu très bien et ça a toujours été dans un partage et dans de l’amour.
Patrice: Ah oui ça c’est vrai. Quand on exprime notre méditation finalement ils comprennent que tout est simple et naturel. Merci Caro.
Caroline: Merci Patrice.